Lutter pour la mémoire contre l’oubli !


Théâtre documentaire : 
la survie d'une femme 
dans un camp d'extermination nazi


"…Comme tous mes camarades, je considère comme un devoir d’expliquer inlassablement aux jeunes générations, aux opinions publiques de nos pays et aux responsables politiques, comment sont morts six millions de femmes et d’hommes, dont un million et demi d’enfants, simplement parce qu’ils étaient nés juifs..."
Discours de Madame Simone Veil.
Journée internationale de commémoration dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Organisation Internationale des Nations Unies. New York 29 janvier 2007.


Que soit remerciée Madame Denise HOLSTEIN(*), survivante du camp d’Auschwitz Birkenau (matricule A 16 727) pour son parrainage et son soutien.

Pour tous renseignements sur la pièce "La Boue", contacter Odile BERNARD : 06 03 81 26 24


Présentation


Dans l’intimité d’un salon secret, une femme livre ses souvenirs… Elle raconte l’horreur des camps de la mort au quotidien, les vies broyées par les coups, l’espoir étouffé par la boue... Le spectateur ne connaît pas les raisons de sa détention, cela reste sans importance, il écoute, il observe, il découvre les faits abominables de cette page d’histoire ignoble. Il la suit du premier jour de détention jusqu’à sa libération et surtout sujet rarement abordé, à son retour parmi les siens, dans sa vie après le camp. Elle n'accuse pas, elle ne hait pas, elle ne se révolte pas, elle raconte avec une simplicité déroutante cette partie incompréhensible de son existence dans un camp nazi. Elle se souvient d'avoir été un animal, une ombre, un corps déshumanisé n'ayant qu'un seul but : survivre ou mourir. Une histoire de femme qui a vécu l’innommable et qui le nomme avec une cruelle simplicité et c’est cette absence de pathos qui crée chez le spectateur la distanciation nécessaire à la réflexion. Le "théâtre documentaire" dans sa forme la plus pure, sans misérabilisme…



Théâtre citoyen

Le  théâtre documentaire  est  un  trait  d’union  entre  ceux  qui  ont  vécu des  expériences innommables et ceux qui sont là pour les raconter, dans un but de démonstration, sans parti pris. Le comédien, l’auteur et le metteur en scène créent dès lors un théâtre citoyen. Dans une époque où le spectacle vivant est en train d’étouffer,  où l’enseignement des pages sombres de l’histoire fait la place belle aux retours des idées putrides et haineuses, ce théâtre citoyen devient indispensable pour la conservation et la transmission de la Mémoire." Manuel Pratt après "Evadé d’Auschwitz", en 1998, qui décrit l’horreur du quotidien dans ce camp de la mort, "Limite" en 2000, qui dénonce la relation perverse entre un bourreau nazi et une détenue juive, "La Boue" écrit en 2003, est le troisième volet du triptyque consacré à la Shoah, écrit par Manuel Pratt. "La Boue", œuvre contemporaine participant humblement à la lutte pour la mémoire contre l’oubli et le négationnisme, s’adresse à tous les publics. Le public engagé et citoyen, tout d’abord, qui pense qu’un témoignage de plus ne sera jamais un témoignage de trop. Mais ce texte vise surtout ceux qui ignorent et ceux qui doutent par méconnaissance de cette réalité insupportable. Le plus important reste la mission de transmission de la Mémoire aux jeunes générations.


Un auteur profondément engagé


Manuel Pratt ne craint pas de s’attaquer aux grands Maux : racisme, intolérance, censure, intégrisme, révisionnisme. Pour cela, il tord d’abord le cou aux Mots, garants bienséants de l’hypocrisie, dans un heureux mélange de virulence et de sensibilité, d’irrévérence et de pudeur. Il ne cède rien, ne baisse pas la garde, rudoie tout ce qui d’habitude éloigne les coups : la bienséance, les bonnes mœurs, la peur de choquer… Il récure les neurones ; il convoque à une même table tous les tabous ; il décortique nos travers, épingle nos mesquineries ou les perfidies du conformisme… C’est le côté face. Du côté pile, un autre Manuel Pratt est celui de l’engagement juste, il conduit notre regard sur des zones sombres enfouies de notre histoire. Ses documentaires issus des témoignages de ceux qui en sont les héros offrent un théâtre citoyen. Le texte y est au service de la mémoire, du non oubli et, souvent, de la souffrance.






(*) Denise HOLTSEIN – Auteure de
Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer, juillet août 1945 - Editions Le Manuscrit - 2008 - Collection Témoignages de la Shoah - Fondation pour la Mémoire de la Shoah - Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d’Auschwitz… - Editions N° 1 - 1995



Fragile "survivante"

Corinne Casabo et Manuel Pratt sont certainement liés par un pacte. Depuis 10 ans, elle interprète les personnages féminins de la plupart de ses créations de théâtre d’humeur ("Coulisses", "Le Ticket", "Ainsi sommes nous", "Le cadeau", "Adolf et Ruth")  ou de théâtre documentaire ("Limite", "Algérie contingent 56"). Au-delà de leur pacte, la personnalité forte et l’habileté de Corinne Casabo lui permettent de faire face à l’Énergie, parfois incontrôlable de l’acteur Manuel Pratt et de le suivre dans ses chemins de traverses imprévus. Elle interprète ainsi les personnages les plus divers : dans "Limite", Ruth Goldberg affronte les douleurs de la torture avec réalisme, jusqu’à l’écœurement. Dans "La Boue", Corinne Casabo "est" la survivante qui, dans l’intimité d’un salon secret, nous raconte, les vies broyées par les coups, l’espoir étouffé... elle montre, se livre sans effets, sobrement. Discrète, fragile "survivante", elle devient le trait d’union entre le spectateur, témoin de cette réalité et ceux qui l’ont vécue.



Théâtre documentaire

On attribue l’origine du théâtre documentaire à Piscator. Peter Weiss dans les années 60 le théorise et en fait une forme de représentation et d’écriture à part entière. Son apparition est liée à la sous information de cette époque et à la volonté d’artistes de faire savoir, par le biais de la scène. La matière de cette Écriture se trouve dans l’information brute : interview, enquêtes, compte-rendu, témoignages, photographies, articles de presse… A partir de cette matière une équipe artistique va raconter l’histoire, non plus une histoire. Une pièce de théâtre documentaire s’appuie sur des sources authentiques et répond généralement à une question sociopolitique. L’enjeu d’un passage à la fiction et d’une prise de distance artistique en fait un des genres théâtraux les plus exigeants. Se pose également à l’auteur, au metteur en scène, aux comédiens des questions d’Éthique. Doit-on tout dire ? Peut-on représenter les pires atrocités au théâtre ? Comment les représenter ? Au cinéma les exemples de démarches documentaires sont nombreuses et les images souvent insoutenable. Au théâtre, ne reste que le verbe et un auteur de théâtre montre la réalité avec des mots et des "images" souvent tout aussi difficiles à supporter. Pour tout ceux qui pratiquent ce genre singulier, l’objectif est de montrer sans travestir la vérité, de s’adresser à la conscience du spectateur.
Le témoignage de ‘survivants’ est une démarche nécessaire dans la transmission de la mémoire. Ils portent en eux la vérité et la réalité souvent difficiles à faire entendre et à entendre. Peu à peu ils disparaissent et le relais difficile à assumer en revient aux familles. Pour ne jamais oublier leur témoignage prend également corps dans la littérature, le cinéma ou le théâtre afin d’être la voix de ceux qui ne peuvent plus parler.


Transmission de l’histoire et de la Mémoire


David de Rotschild, Président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, explique que l’univers concentrationnaire nazi est la conséquence la plus aboutie de ce que des hommes peuvent faire subir de pire à d’autres hommes, femmes et enfants. De la connaissance des crimes de l’histoire du XXème siècle découle la compréhension qui aide à mieux concevoir où peut mener la haine de l’autre. Cet enseignement est délicat et la pudeur nécessaire doit être respectée. Le travail éducatif des équipes enseignantes est soutenu par des organisations engagées dans la lutte pour mémoire contre l’oubli (Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Chemins de Mémoire, musées de la Résistance et de la Déportation….). "La Boue" est un outil pédagogique mis au service des enseignants pour des élèves  à partir de 14 ans. La pièce, par sa pudeur, permet la sensibilisation à l'horreur engendrée par le nazisme et participe au débat sur les conséquences d'une idéologie sectaire. Elle s'inscrit dans un programme d'éducation citoyenne des élèves mis en place dans les collèges et lycées par les équipes pédagogiques des établissements scolaires.


Déportation des femmes

"Certains camps et certains secteurs à l’intérieur des camps de concentration étaient spécialement destinés aux femmes. En mai 1939, les Nazis ouvrirent Ravensbrück, le plus grand camp de concentration pour femmes. Plus de 100 000 femmes y passèrent, avant la libération en 1945. En 1942, un camp de femmes fut érigé à Auschwitz (où des déportées de Ravensbrück furent les premières internées). A Bergen-Belsen, un camp de femmes fut créé en 1944… Ni les femmes ni les enfants ne furent épargnés par les Nazis lors des opérations d’assassinat de masse. (…) Les femmes, notamment celles qui étaient accompagnées de petits enfants, furent souvent les premières à  être sélectionnées pour les chambres à gaz dans les camps d’extermination. Dans les ghettos et les camps, les Nazis astreignirent des femmes aux travaux forcés. (…) Tant dans les camps que dans les ghettos, les femmes étaient particulièrement vulnérables aux coups et aux viols."

Source : Encyclopédie multimédia de la Shoah.





Production


La production de "La Boue" est née d’abord de fidélité et d’amitié professionnelle entre l’auteur Manuel Pratt et Corinne Casabo, son interprète. Après "Limite" et "Algérie, contingent 56", pour poursuivre leur collaboration, Manuel Pratt entreprend l’écriture de "La Boue". En 2003, manuscrit terminé, Manuel Pratt fait cadeau du texte à Corinne, avec la promesse qu’elle en sera l’interprète… Dès lors la création de "La Boue" est envisageable. Le temps de s’approprier le texte, de trouver le bon angle, le bon ton et bien sûr, de trouver les moyens financiers. Trois années s’écoulent...


En 2006, la Cie aaa théâtre prend le risque. Aidée par un emprunt privé, beaucoup de bénévolat et d’aides de proches,  elle  présente "La  Boue" au  Festival d’Avignon Off, dans  la  très confidentielle  Salle  Roquille…  26 représentations de grande intensité émotive, noyées dans la multitude et la canicule… En 2007, avec des moyens et un travail de communication en amont plus importants, "La Boue" est présentée à l’Albatros théâtre au festival d’Avignon Off. L’audience tout publique est meilleure, les commentaires de la presse sont assez élogieux et la présence de quelques professionnels conforte la compagnie dans son choix de faire vivre la pièce.
Les tournées se mettent en place à partir de 2008, notamment avec certains musées, associations de mémoire et établissements scolaires. Le Conseil Général des Alpes-Maritimes a permis de présenter "la Boue" aux collégiens de troisième qui participent aux "Voyages de la Mémoire".
"Un engagement fondateur à nos yeux. Dans l’avenir, nous continuerons notre engagement aux cotés de celles et ceux qui luttent pour la Mémoire contre l’oubli."   (Claude Krespin, Président de la Cie aaa théâtre.)


Conditions techniques

Durée : 80 minutes. Possibilité de 2 représentations par jour.
Intervenants : une actrice, un régisseur.

Salle équipée : maximum 250 spectateurs.
Plateau minimum : 5.00 m ouverture x 4.00m profondeur.
Décor : Équipement rideaux noir.
Accessoires : 1 table ronde, 2 chaises, 1 guéridon.
Eclairage : 1 plein feu chaud, 1 plein feu froid + 4 points douches + 2 découpes
Son : lecteur cd.

Salle non équipée, avec chaises.
Maximum 90/100 spectateurs
Plateau estrade minimum : 4.00m ouverture x 3.00m profondeur x 0.50m hauteur. 
Accessoires : 1 table ronde, 2 chaises, 1 guÉridon.
Possibilité de fournir équipement suivant :
Décor : Équipement rideaux noir.
Eclairage : Projecteurs avec pieds.
Son : ensemble sono avec lecteur cd.


RÉFÉRENCES * 2009. MJC. Rodez (12) / Musée de la Résistance. Montauban (82) * 2008. Collège Bertone. Antibes (06) / Centre culturel. Blénod les Pont-à-Mousson (54) / Collège Niki de St Phale. Valbonne Sophia Antipolis (06) / Palais des Congrès. Shlomo Altun Antibes (06) / Des livres et vous. Saint Martin Fauvettes (42) / Collèges le Palais. Feurs (42) / Ufac. Journée de mémoire de la Déportation Antibes (06) / Palais des Congrès. Matinée scolaire Antibes (06) / Médiathèque. Journée Mémoire de l’Holocauste Antibes (06) / Antibéa théâtre. Antibes (06) * 2007. Festival Caves de Courten. Suisse / Théâtre Albatros. Festival d’Avignon (84) / Gairidon. Soyaux (16). Théâtre 140. Bruxelles / Lycée Georges Sand. Domont (95) * 2006. Lycée Monteil. Rodez (12) / Salle Roquille. Festival d’Avignon (84)




CONTACT
Production : Cie aaa théâtre
21 avenue Gazan - 06600 Antibes
TÉl. : 0971 484 395 www.aaatheatre.net
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