Stéphane Hessel : Liaisons aériennes et radio




L’extrait de témoignage de Stéphane Hessel ci-dessous met en avant les moyens de communication utilisés clandestinement par la Résistance intérieure la France libre et les Alliés, notamment les liaisons aériennes et la radio.




Biographie:

Né à Berlin en 1917, Stéphane Hessel quitte l’Allemagne pour Paris en 1924. Après avoir fait ses études secondaires à l’école alsacienne, séjourné un an en Angleterre et étudié une année à l’Ecole libre des sciences politiques, il intègre l’Ecole Normale Supérieure en 1939. Mobilisé, il est affecté à l’école de formation militaire de St-Maixant.
En février 1940, son unité est transférée dans la Sarre alors occupée par les troupes françaises. Après la débâcle de mai 1940, il est emprisonné par les Allemands dans un camp à Bourbonne-les-Bains et parvient à s’évader. Il part pour Angers pour rejoindre son épouse puis traverse la ligne de démarcation pour se rendre à Toulouse. Il cherche alors une filière de départ. Il prend contacts avec Varian Fry et obtient un visa d’entrée pour les Etats-Unis pour sa femme. Après un séjour à Oran, Casablanca et Lisbonne. Il part à Bristol et sa femme à New York. Elle le rejoindra un an plus tard à Londres. Stéphane Hessel intègre la Victoria Patriotic School. Il se présente aux autorités de la France libre. A Camberley, il suit une formation de navigateur dans la RAF. En mars 1942, il entre au BCRA où il fait du renseignement. En mars 1944, il est envoyé en mission en France occupé à St-Amand-Montrond pour réorganiser des opérateurs-radio afin de préparer le débarquement. Il transmet beaucoup de renseignements à Londres avant d’être arrêté au cours d’un rendez-vous avec un opérateur radio qui l’avait trahi. Il est transféré à la Gestapo avenue Foch. Interrogé, torturé, il est transféré le 8 août 1944 à la gare de l’Est. Il est embarqué dans un train en direction de Verdun, de Saarbrücken et de Buchenwald.
Il arrive à Buchenwald le 12 août 1944. Le camp est alors géré par les détenus politiques communistes allemands. Il rencontre Christian Pineau qui lui remet sa pièce de théâtre écrit clandestinement. 16 des 37 embarqués dans le même convoi sont pendus. Il est sauvé grâce à l’action de l’organisation de résistance du camp. Il prend l’identité d’un Français atteint du typhus le jour de son 27e anniversaire et se cache à l’infirmerie jusqu’à son transfert au camp de Rottleberode. Il tente de s’évader le 2 février 1945 mais il est repris par les gendarmes dans un village et de retour au camp reçoit des coups de bâton. Le lendemain, il est transféré au camp de Dora, géré par des détenus de droits communs, où l’on fabriquait les missiles V1 et V2. Affecté aux travaux de route à l’intérieur du camp, il est évacué du camp le 5 avril 1945 vers Bergen-Belsen ; il s’évade du train à Lunebourg et le 9 avril 1945, rencontre l’armée américaine. Il est pris en charge par avion et atterrit en Normandie. Il débarque à la gare du Nord le 8 mai 1945 où il retrouve sa femme.
Après guerre, il s’oriente vers la diplomatie. Le 15 octobre 1945, il réussit le concours pour entrer au quai d’Orsay réservé aux Déportés, Militaires, Prisonniers. Mis à disposition au secrétariat des Nations Unies, il est affecté au département des Droits de l’homme. Il est chargé de rédiger une déclaration universelle des Droits de l’Homme. Après avoir travaillé au sein du cabinet de Pierre Mendès France, il poursuit sa carrière de diplomate en travaillant notamment à la mise en place de la coopération avec les pays issus de l’ancien empire français. Ambassadeur de France auprès des Nations Unies à Genève de 1977 à 1981,  il préside la délégation française à la conférence mondiale sur les droits de l’Homme à Vienne en 1993. Ces dernières années, il intervient dans les classes pour évoquer son expérience de résistant qui rencontre un écho international.

Par Emeline Vanthuyne (Fondation de la Résistance)

Informations supplémentaires

Voir aussi « Communiquer avec la France libre et les Alliés – Les liaison aériennes », dans La Lettre de la Fondationde la Résistance n° 70 de septembre 2012, p. 25.