Jaqueline Fleury-Marie : Diffusion d'idées

Dans ces deux extraits, Jaqueline Fleury explique comment la Résistance diffusait ses idées à travers des journaux mis dans les boîtes aux lettres. 

Extrait 1





Extrait 2



Biographie

Jacqueline Fleury, née Marie, voit le jour le 12 décembre 1923 à Wiesbaden. Elle passe son enfance à Strasbourg où son père est officier de carrière. En 1939, la famille est installée à Versailles, où Jacqueline termine ses études secondaires et entame une formation d'assistante sociale. Dès 1940, alors que les troupes allemandes occupent la France, ses parents, son frère et elle s'engagent dans la Résistance. Elle appartient au mouvement " Défense de la France " et est chargée, avec quelques amis étudiants, du transport et de la diffusion du journal clandestin de son mouvement, qu'elle distribue à Versailles, dans les environs, ainsi qu'aux usines Renault. Elle est aussi un agent de liaison du réseau de renseignements "Mithridate", dont son frère est un membre très actif.

Le 29 juin 1944, elle est arrêtée avec ses parents et mise au secret à Fresnes. Sans nouvelles des uns des autres, Jacqueline et ses parents sont tous les trois déportés en Allemagne, le 15 août. Son père est envoyé à Buchenwald. Jacqueline ne revoit sa mère que le 21 août, lorsque leur convoi de femmes arrive à Ravensbrück. Le 4 septembre, elles sont envoyées dans des kommandos extérieurs pour femmes du camp de Buchenwald où elles sont corvéables à merci pour l'industrie de guerre allemande.. Elles travaillent tour à tour pour la société Heeresmuna Torgau, pour BMW Abteroda et pour la société Junkers Markkleeberg. Le 13 avril 1945, elles sont contraintes à une marche de la mort en direction de la Tchécoslovaquie. Le 29 avril, certaines parviennent à s'échapper non loin de la forteresse de Königstein. Des prisonniers de guerre français les aident à reprendre vie. Elles voient tout d'abord l'arrivée des soldats de l'Armée Rouge, le 9 mai, et sont ensuite transportées en zone américaine. Elles sont soignées avant de regagner la France, où elles sont accueillies à l'hôtel Lutétia, à Paris, le 30 mai 1945.

En mars 1946, Jacqueline Fleury se marie. Cinq enfants viennent couronner cette union. Dès son retour, elle s'implique dans les associations issues de la Résistance et de la Déportation, très spécialement dans le Concours de la Résistance et de la Déportation, témoignant dans les collèges et les lycées. Elle est également très active au sein d'Amnesty International. Elle vit actuellement à Versailles. Elle a succédé à la présidence de l'Association nationale des Anciennes Déportées et Internées de la Résistance (ADIR), à Geneviève de Gaulle, son amie, qui lui remet solennellement, en 1997, la Croix de Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.

Jacqueline Fleury a été astreinte à un travail d'esclave dans les kommandos de Heeresmunitionanstalt Torgau, Bayerische Motorenwerke AG Abteroda et Junkers Flugzeug und Motorenwerke Markkleeberg, des camps extérieurs de Buchenwald.

Auteur de la fiche : Marc Fineltin, Mémoire et Espoirs de la Résistance


" Chacun de mes témoignages est un hommage à mes parents, l'un et l'autre des résistants entrés dans la " Nuit et le Brouillard " et à mon frère, résistant de la première heure."
[Jacqueline Fleury, lors d'une interview à Paris, en 2001] 

Informations supplémentaires :


Voir aussi « Informer, convaincre, recruter », dans La Lettre de la Fondationde la Résistance n° 70 de septembre 2012, p. 5.