Résultats du concours annuel de la meilleure photographie d'un lieu de mémoire 2013

Le concours de la meilleure photographie d'un lieu de mémoire 2013 a fait l'objet de 20 photographies provenant de 21 candidats (repartis ainsi : 2 candidats de lycées, 16 candidats de collèges et 3 candidats d'un établissement public d'insertion du Ministère de la Défense).
Les épreuves ont été soumises au jury qui a été invité à délibérer le 27 novembre 2013. Après examen de chaque envoi et du commentaire accompagnant, le jury a décerné :
  • le 1er prix à Lise Leloup (Collège "Les Près", Issoire - 63)
  • le 2e prix à Manon Chateaux (Lycée Ella Fitzgerald, Saint Romain en Gal - 69)
  • le 3e prix à Juliette Vincent (Collège Louis Pasteur, Villemomble - 93)
  • une mention à Luana Giovannangeli (Collège Louis Pasteur, Villemomble - 93)
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1er prix (Biarritz)
Je vous présente ma photographie, d’un lieu de mémoire, que j’ai prise à Biarritz lors d’un de mes voyages familiaux, le 23 avril 2013, près du "Rocher de la Vierge".
J’ai choisi cette photo, présentant "La croix de Lorraine", symbole de la résistance des hommes face à l’horreur nazie et de l’évocation de l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle.

"Pour résister à l’ennemi, il fallait communiquer."

La Croix de la Lorraine était un signe de ralliement des résistants, diffusé par tracts, graffitis, papillon... sur le territoire français libre. L’Appel du 18 juin était quant à lui un espoir pour le peuple français, diffusé par la radio émettant depuis Londres.

Cette photo d'aujourd'hui présente dans un décor somptueux et infini, baigné d’une lumière sublime la réalité des hommes et de leur folie. J’ai été impressionnée par la solennité du monument encadré d’arbres torturés par les vents, dans ce site touristique.

J’ai accentué la lumière et le contraste, mais il n’y a pas de montage.
Lise Leloup


2e prix (Mémorial national de Sachsenhausen)
En mémoire à tous ces hommes tués ou blessés par la travail, à ceux qui ont souffert, aux familles détruites, aux orphelins, à tous ceux qui sont battus.. à ces hommes déshumanisés.

Cette photographie représente la tenue unique du déporté.
J’ai choisi de mettre en avant dans cette photographie « l’identité » du détenu, pour cela j’ai mis au premier plan les chiffres et le triangle qui apparaissent ainsi très nettes, au second plan on peut voir les reste de la tenue. Je n’ai pas trouvé utile de montrer l’intégralité de la tenue du déporté au sens où ces simples rayures, ces chiffres et ce triangle nous rappelle instinctivement les victimes des camps.
J’ai choisi de présenter cette photo dans la mesure où elle représente directement l’homme en tant que tel. J’ai ainsi voulu mettre l’homme en avant plutôt qu’une photographie d’un camp, car même si une telle photographie peut représenter les conditions effroyables dans lesquels l’homme a perdu tout identité, la tenue qu’il a pu porter, si bien en été qu’en hiver, cette tenue, une des rares chose qu’il possédait, se réfère directement à lui-même. Cette tenue, unique pour tous les hommes, nous montre à quel point l’homme a pu être déshumanisé.
Manon Chateaux


3e prix (Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation)
Cette photographie a été prise au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, ancienne école de santé, siège de la Gestapo de Lyon durant la seconde guerre mondiale. Il s’agit d’une reconstitution mais si bien faite que l’on se replonge dans une rue, à cette époque, au milieu de la propagande, des affiches et de ces graffitis de la Résistance, contre le régime de Vichy, contre la milice et en faveur de la Victoire et de De Gaulle.

Le jour se lève là où la nuit a longtemps régnée,
Les marques de la guerre restent et resteront gravées
Sur ce mur, plus haut, on peut lire encore
Le combat pour lequel beaucoup sont morts.

Ce petit français regarde bien en face
Suivant le régime de Vichy, pleinement en marche
Sage, le sourire aux lèvres en bon petit soldat de glace
Il ne voit pas la fondation d’une résistance tenace.

Dans cette guerre chacun a laissé sa trace,
De la marque spontanée d’un graffiti jusqu’à la vie
Avec courage, cela malgré la peur et les menaces,
Guidés par l’envie de justice, l’espoir les y a conduits.

Lorsqu’ils ont gravé sur ces murs 
Ce qui était gravé dans leur cœur 
La jeune Résistance digne et mûre
Aura mené la France à l’Honneur

Il est grand temps, assez de souffrances !
Laissons place à ces héros, laissons place à la Résistance !
Le V de victoire se dresse au loin, 
La liberté tant attendue enfin revient.
Juliette Vincent



Mention (Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation)
Cette photo a été prise dans une salle du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, le 16 avril 2013 lors d’un voyage scolaire. Ce lieu est symbolique car c’était le siège de la gestapo de Lyon où Klaus Barbie menait ses interrogatoires.
Cette presse clandestine a servi à publier des tracts, des journaux pour communiquer et Résister : informer la population, contrecarrer la propagande des nazis. Quel courage pour ces ouvriers qui la faisaient fonctionner. Elle est imposante comme celle à l’entrée du musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne. Ce soldat d’acier brut est figé par cette photo couleur. Elle se fond dans le décor.

Face à cette machine,
Je me souviens des personnes que j’ai rencontrées,
Qui ont combattu pour la Liberté,
Elle a servi à ces Hommes qui avaient soif de Liberté.

Communiquer par tous les moyens possibles.
Communiquer contre les nazis.
Communiquer contre Vichy.
Communiquer malgré les risques.
Communiquer pour Vaincre.

Des tracts, des journaux ont été imprimés par ce Soldat d’acier
L'encre a coulé sur les feuilles fines,
L'encre restera sur cette machine,
L'encre s’est épanchée,
Hurlant cette soif de Liberté

Que de bruit, de vacarme produit par cette machine
Et ces hommes, ouvriers,
Cachés, murés
Craignant la dénonciation,
La torture, la mort la déportation
Et pourtant ... ils communiquaient pour notre liberté.

Des Hommes, des Femmes lisaient tracts et journaux
Cette population pouvait enfin se réjouir,
Lire la vérité ; celle cachée par les nazis et Vichy.

L'encre sera imprégnée à jamais,
Comme le sang versé restera ancré dans nos mémoires,
Mais si cette lutte n'est pas transmise, s'il elle n'est pas racontée
Ce passé sera oublié,
Alors il faut communiquer,
Continuer de le raconter

Cette presse réveille le passé,
Une question me vient à l'esprit, me brûle les lèvres:
« Serions-nous capables de communiquer, si nous avions soif aujourd'hui,
Si nous avions cette soif interdite,
De communiquer pour retrouver notre Liberté ? »

Sans ces machines,
Nous ne t'aurions peut être jamais connue,
Les résistants le savaient,
La communication est la clef de la Liberté.
Communiquer c'est Résister,
Résister pour te retrouver,
Liberté.
Luana Giovannangeli