Itinéraire d'un jeune Breton mort en déportation
"Vous allez être certainement surpris de me savoir ici". C’est par ces mots que débute la première des cinq lettres écrites par Alfred Bihan depuis la prison de Saint-Brieuc où il est incarcéré depuis le 10 mars 1943, avec cinq camarades. Ils ont été arrêtés deux jours plus tôt sur l'île Maudez, dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor).
Nul doute que Marie-Anne, sa mère, a dû être surprise. Alfred, son fils attentionné, l’ancien séminariste, le soldat médaillé, le cheminot de Bois-Colombes, jeté dans en prison comme un dangereux malfaiteur ! Son crime ? Avoir refusé d'obéir à la réquisition le sommant de partir travailler pour la Reichsbahn, les chemins de fer allemands. Après avoir rejoint un groupe de jeunes patriotes résolus à partir en Angleterre pour reprendre la lutte contre l’occupant, Alfred Bihan est envoyé au camp de Sachsenhausen puis affecté aux Kommandos de Küstrin et de Trebnitz, avant de mourir le 20 février 1945. Il venait d'avoir vingt-sept ans...
Construit à partir de dizaines de documents retrouvés à la déchetterie de Lannion et sauvés d’une destruction certaine, le récit de la vie d'Alfred Bihan - d'abord mémoire de maîtrise universitaire, puis ouvrage édité et enfin film documentaire - dessine le portrait d'un homme ordinaire, qui fit, en des temps qui ne l'étaient pas, un choix courageux.
Après le film, rencontre avec les auteur et réalisateur, Alain Quillévéré et Dominique Philiponska.
Mardi 3 juin 2014 à 15h
Musée du général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin
23 allée de la 2e DB - Jardin Atlantique - 75015 Paris (au-dessus de la gare Montparnasse)
Réservation conseillée : 01 40 64 39 44 / 52 ou par mail auprès de cecile.cousseau@paris.fr